Les becs de gaz

Le pouvoir calorifique et éclairant du gaz naturel était connu des Chinois depuis des millénaires, mais l'industrie du gaz manufacturé n'a vu le jour en Europe que vers la fin du 18e siècle. Produit de la distillation en vase clos de la houille, le gaz d'éclairage contenait surtout du monoxyde de carbone, de l'hydrogène et des traces de benzol qui lui donnaient son pouvoir éclairant. Avant l'invention des becs à incandescence vers 1885, le gaz éclairait par la luminosité de sa flamme. Pour le chauffage ou pour l'éclairage par incandescence, le pouvoir calorique seul suffisait, ainsi on a commencé à débenzoler le gaz pour fournir du benzol comme matière première à la fabrication d'explosifs. D'autres produits dérivés de la distillation de la houille furent les goudrons, les sulfamides et les premiers colorants synthétiques. Le coke, principal résidu, fut largement employé dans la sidérurgie et pour le chauffage.

Le gaz naturel a supplanté le gaz de ville depuis des années. Il contient principalement du méthane et nécessite souvent une conversion des brûleurs anciens. Certains becs d'éclairage de camping ou pour chalets isolés fonctionnent au butane / propane liquéfié et commercialisé dans des bombonnes. 

L'acétylène est produit par la réaction du carbure de calcium avec l'eau. Les becs utilisés sont les mêmes que pour le gaz de ville, mais dans des versions spéciales.

Les verres pour l'éclairage au gaz, à l'image des verres pour d'autres carburants, furent produits en très grand nombre par la plupart des cristalleries des pays industrialisés. Parmi ces dernières, il en est une qui mérite notre attention, car ses produits incluent des brevets assez rares visant à améliorer la couleur et la qualité de la lumière obtenue.

Il s'agit des cristalleries Houdaille de Choisy-le-Roi en région parisienne.

 

Ci-dessus: les différents stades de la fabrication de becs de gaz en stéatite.

Présentation du Technisches Museum, Vienne (Autriche)

Le bec papillon, une tête fendue, produit une flamme plate assez turbulente.
A partir du début du 19e siècle. Métal ou stéatite.
Papillon Un globe simple ou décoré peut protéger la flamme des courants d'air. En éclairage public, la lanterne joue ce rôle important.
Applique en bronze, globe en cristal gravé,
vers 1890.
Tarasque
Manchester Dans le bec "Manchester", deux orifices se font face à 90° et produisent une flamme en forme de queue de poisson. Métal ou stéatite. Albo-Carbon Certains gaz n'avait pas un pouvoir éclairant suffisant et on a imaginé des systèmes pour y ajouter des produits organiques riches en carbone juste avant la combustion. Ici, un bec à l'albo-carbon contenant de la naphtaline qui, mélangée au gaz après évaporation, rend la flamme plus lumineuse. 
Les becs à flamme circulaires sont dérivés du bec à flamme tubulaire à double courant d'air inventé pour l'huile par Argand, et sont ainsi appelés "de type Argand". Ce modèle à panier en porcelaine fut fabriqué à partir de 1853 par Bengel à Paris. Bengel Un verre droit est la forme de verre la plus courante, mais diverses formes voisines ont été employées également. Ce bec "Albert" possède un levier pour le réglage de la flamme qui permet aussi de la mettre en veilleuse.
Le verre possède de minuscules perforations pour rendre la flamme plus blanche.
Albert

Avec la concurrence des éclairages électriques, les becs de gaz s'améliorent.
Des becs intensifs, puis des becs à incandescence seront utilisés.

Un exemple de bec intensif: le bec dit "de la rue du Quatre Septembre". Six becs papillons disposés en cercle forment une grande couronne de flamme.

4 septembre

La flamme bleue et chaude du bec Bunsen fut appliquée à l'éclairage pour porter à l'incandescence un mélange d'oxydes de thorium et de cérium par Auer von Welsbach à partir de 1885.

Ici un bec du début du 20e siècle sans manchon ni verre, pour vous montrer la flamme.

Bunsenflame
Auer Welsbach Auer Welsbach 1885 Auer Welsbach 1905 Le bec Auer utilise un verre droit ou des formes voisines tant qu'il est fabriqué avec une galerie à fond ouvert, mais un verre renflé à six trous quand la galerie est à fond fermé (à partir de 1905 env.). Les manchons se font dans différentes tailles et différentes textures.

A partir de 1900, une augmentation de la pression du gaz permettra l'utilisation de becs renversés dont la luminosité n'est plus entravée par des parties métalliques. Le manchon est en forme de boule accrochée à une bague en céramique ou en métal. A droite: un bec Graetzin d'après un brevet de 1900 par O. Mannesmann.

Graetzin

Le bec Farkas fut breveté en France vers 1903 d'après les travaux de Bernd et Cervenka (Prague).

Un cône évasé en porcelaine fait office de déflecteur pour empêcher les produits de combustion d'entrer dans le brûleur
par les prises d'air. 

Farkas
Bibec Des becs à plusieurs manchons furent introduits en éclairage industriel et public et sont largement en usage de nos jours en Allemagne. Le nombre de manchons peut varier de deux à plus de dix.
A gauche: un "bibec".

Pour plus d'informations sur l'éclairage public au gaz, consulter le site d'AFEGAZ,
Association la Flamme Européenne du Gaz.

 

Bré Bré

Mariva Mariva

Le bec Bré pour le propane ou butane, utilisé dans les endroits à l'écart des réseaux d'électricité encore de nos jours, fonctionne à une pression plus élevée que le gaz naturel ou le gaz de ville. Ses manchons sont souples.

La lampe Mariva,  proche du bec Bré, fonctionne sous basse pression et utilise des manchons rigides sur bague en céramique.

Nous consulter pour la fourniture de globes et manchons.

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